Patrimoine mondial en péril

Patrimoine mondial en péril

La Liste du patrimoine mondial en péril
Les conflits armés et la guerre, les séismes et autres catastrophes naturelles, la pollution, le braconnage, l’urbanisation sauvage et le développement incontrôlé du tourisme posent des problèmes majeurs aux sites du patrimoine mondial. Ils peuvent mettre en danger les caractéristiques pour lesquelles un site a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Ces sites en danger peuvent être en situation de « péril prouvé », quand il s’agit de menaces imminentes spécifiques et établies, ou en situation de « mise en péril », quand ils sont confrontés à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur leurs valeurs de patrimoine mondial.
Aux termes de la Convention de 1972, le Comité du patrimoine mondial peut inscrire sur la Liste du patrimoine mondial en péril les biens dont la protection exige « de grands travaux (…) et pour lesquels une assistance a été demandée ».
L’inscription d’un site sur la Liste du patrimoine mondial en péril permet au Comité d’accorder immédiatement au bien menacé une assistance dans le cadre du Fonds du patrimoine mondial. Elle alerte également la communauté internationale dans l’espoir que celle-ci se mobilise pour sauver les sites concernés. Elle permet aux spécialistes de la conservation de répondre efficacement à des besoins spécifiques. En fait, la simple perspective d’inscription d’un site sur cette Liste est souvent efficace et peut déclencher l’adoption rapide de mesures de conservation.
L’inscription de tout site sur la Liste du patrimoine mondial en péril exige du Comité qu’il élabore et adopte, en concertation avec l’Etat partie concerné, un programme de mesures correctives et qu’il suive ensuite l’évolution de l’état du site. Tout doit être fait pour restaurer les valeurs du site afin de permettre son retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril dès que possible.
L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril n’est pas perçue de la même manière par toutes les parties concernées. Certains pays demandent l’inscription d’un site pour focaliser l’attention internationale sur ses problèmes et obtenir une assistance compétente pour les résoudre. D’autres, cependant, souhaitent éviter une inscription qu’ils perçoivent comme un déshonneur. Le classement d’un site en tant que patrimoine mondial en péril ne doit en tout cas pas être considéré comme une sanction, mais comme un système établi pour répondre efficacement à des besoins spécifiques de conservation.
Si un site perd les caractéristiques qui lui ont valu d’être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, le Comité peut décider de le retirer à la fois de la Liste du patrimoine mondial en péril et de la Liste du patrimoine mondial. A ce jour, il a été amené à appliquer cette disposition des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial à deux reprises.
Quelques exemples de sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Cité iranienne de Bam : En 2004, l’ancienne citadelle et le paysage culturel de la cité iranienne de Bam, où 26 000 personnes ont perdu la vie lors du tremblement de terre de décembre 2003, ont été inscrits simultanément sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et sur la Liste du patrimoine mondial en péril. D’importants moyens internationaux sont mobilisés pour sauver le patrimoine culturel de cette ville dévastée.
Vallée de Bamiyan, en Afghanistan : Ce paysage culturel a été inscrit simultanément sur la Liste du patrimoine mondial en péril et sur la Liste du patrimoine mondial en 2003. Il est dans un état de conservation fragile dû à l’abandon et aux opérations militaires et de dynamitage. La présence de mines antipersonnel rend certaines parties inaccessibles. A la demande des autorités afghanes, l’UNESCO coordonne tous les efforts internationaux pour sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine culturel de l’Afghanistan, notamment à Bamiyan.
Cité fortifiée de Bakou, en Azerbaïdjan : Exemple exceptionnel et rare d’architecture médiévale au point de rencontre des nombreuses cultures de la région, la Cité fortifiée de Bakou a subi d’importants dégâts lors du tremblement de terre de novembre 2000. Elle souffre de la pression croissante de l’urbanisation, de l’absence d’une politique de conservation et de méthodes de restauration discutables. C’est pourquoi elle a été inscrite en 2003 sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Depuis, l’UNESCO travaille avec l’État partie et les organisations consultatives afin d’élaborer un plan d’action pour s’attaquer aux problèmes de conservation, et avec toutes les parties concernées afin de coordonner la mise en œuvre des mesures de sauvegarde.
Ville historique de Zabid, au Yémen : Le patrimoine archéologique et historique exceptionnel de Zabid s’est considérablement détérioré ces dernières années. En particulier, 40 % des maisons ont été remplacées par des bâtiments en béton. En 2000, à la demande de l’État partie, le site a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril. L’UNESCO aide les autorités locales à élaborer un plan de conservation urbaine et à adopter une approche stratégique de la préservation de ce site du patrimoine mondial.
Les Parcs nationaux de la Garamba , de Kahuzi-Biega , de la Salonga , des Virunga et la Réserve de faune à okapis, en République démocratique du Congo : Depuis 1994, les cinq sites du patrimoine mondial de la RDC sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en raison de la guerre et des troubles civils qui ravagent la région des Grands lacs. En 1999, une campagne de sauvegarde internationale a été lancée par l’UNESCO avec plusieurs ONG internationales de conservation afin de protéger l’habitat d’espèces menacées comme le gorille des montagnes, le rhinocéros blanc et l’okapi. Elle a débouché sur un programme quadriennal urgent de sauvetage des cinq sites de 3,5 millions de dollars EU, financé par la Fondation des Nations Unies et le gouvernement belge. En 2004, des bailleurs de fonds internationaux, des ONG et les gouvernements belge et japonais ont promis 50 millions de dollars EU supplémentaires pour aider la RDC à restaurer ces parcs du patrimoine mondial.
Comment aider ?
Les États parties à la Convention doivent informer le Comité dès que possible des menaces qui pèsent sur leurs sites. D’autre part, les particuliers, les ONG et d’autres groupes peuvent également attirer l’attention du Comité sur les menaces existantes. Si l’alerte est justifiée et le problème suffisamment sérieux, le Comité peut envisager d’inscrire le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Pour informer le Comité du patrimoine mondial de menaces touchant des sites, adressez-vous à son Secrétariat :
Centre du patrimoine mondial

Par: Indochine Autrement

Source: http://whc.unesco.org

A propos de l’auteur:-> Indochine Autrement (http://indochine-autrement.com/): Spécialiste des tours sur mesures au Vietnam, Laos et Cambodge.

 

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